L’état d’avancement du projet de grand transfert d’eau pour les soixantaines de villages du département de Louga
À l’Attention de :
- Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage.
- Monsieur le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
- Monsieur le Ministre de l’Industrie et du Commerce.
Objet : Question écrite sur l’état d’avancement du projet de grand transfert d’eau pour les soixantaines de villages du département de Louga traversés par les conduites du projet GTE.
Messieurs les Ministres,
Messieurs les Ministres,
En ma qualité de député de la 15e législature de l’Assemblée nationale du Sénégal, représentant le département de Louga et membre du groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes, je me fais le porte-voix des populations de mon departement pour soulever une question cruciale concernant l’accès à l’eau, ressource vitale pour le développement agricole, industriel et humain de Louga. Le département, situé à proximité du lac de Guiers et doté d’une station de pompage à Keur Momar Sarr, dispose d’un potentiel exceptionnel pour contribuer à la souveraineté alimentaire et économique du Sénégal. Pourtant, les habitants constatent avec regret que l’eau de ce lac est majoritairement dirigée vers d’autres régions telles que Thiès, Diourbel et Dakar, au détriment de Louga, qui souff re d’un sous-investissement chronique dans ses terres arables.
À travers cette question écrite, je sollicite des éclaircissements précis sur l’état d’avancement du projet de grand transfert d’eau destiné à alimenter les soixantaines villages traversés par les conduites du projet GTE. Les populations de Louga, que je représente, souhaitent obtenir des données concrètes pour mieux comprendre les perspectives de ce projet stratégique. À cet eff et, je vous prie de bien vouloir répondre aux points suivants :
1. Volume d’eau prévu :
- Quel est le volume d’eau potable alloué aux 58 villages concernés par le projet ?
- Quel est le volume d’eau prévu pour l’irrigation agricole et les besoins industriels dans le département de Louga ?
2. État d’avancement du projet :
- Où en est la mise en oeuvre du projet de transfert d’eau ?
- Quels sont les obstacles techniques, fi nanciers ou logistiques, le cas échéant, qui freinent son exécution ?
- Quel est le calendrier prévisionnel pour l’achèvement des travaux et la mise en service effective des infrastructures ?
Le département de Louga représente une opportunité majeure pour le Sénégal. Avec un accès suffi sant à l’eau, ses vastes terres fertiles pourraient non seulement répondre aux besoins alimentaires locaux, mais également jouer un rôle central dans la reconstitution du capital semencier national grâce à la multiplication de semences d’arachide, de niébé, de mil, et d’autres cultures. Comme je l’ai souvent souligné lors de mes interventions à l'assemblée nationale, l’irrigation à Louga, notamment par des systèmes de pivot coûtant entre 2 et 3 millions de FCFA par hectare, permettrait des rendements exceptionnels (jusqu’à 40 tonnes de pommes de terre par hectare, avec 2 à 3 cycles de cultures par an). Ces coûts sont nettement plus avantageux comparés à ceux de la vallée du fl euve Sénégal, où l’irrigation du riz coûte entre 6 et 8 millions de FCFA par hectare pour un rendement moyen de 6 tonnes. La proximité géographique de Louga avec le lac de Guiers réduit également les coûts de pompage, rendant l’investissement dans ce département particulièrement rentable pour l’État.
Le manque d’accès à l’eau a exacerbé la sécheresse, l’exode rural et l’émigration clandestine des jeunes vers l’Europe et l’Amérique. L’aboutissement de ce projet de transfert d’eau off rirait une solution durable à ces défi s, tout en permettant à Louga de devenir un pilier de la Vision Sénégal 2050, que je soutiens aux côtés du Président de la République, pour un pays souverain, juste et prospère.
Dans l’attente de votre réponse détaillée, je vous prie d’agréer, Messieurs les Ministres, l’expression de ma considération distinguée.
Abdoul Ahad Ndiaye
Député de la 15e législature
